Comment entamer l'histoire d'une vie? Par où commencer, comment savoir ce qui possède de l'intérêt, et ce qui n'en a aucun? La vie…Qu'est-ce? Une grande pièce de théâtre ou une valse éternelle sur la musique du temps? Un drame achevé avant même d'avoir pu être joué? Une comédie extraordinaire où tout sera beau, drôle et simple? Ou est-ce un mélange de toutes ces choses? Cette question, Augustus n'a jamais pu y répondre, et pourquoi, il a souvent réfléchis au sens de la vie. Il s'est souvent demandé pourquoi une chose était ainsi et non autrement. Jeune garçon curieux, il était avide de découverte et avait cet incroyable besoin de connaissance. Il aurait pu aller à Serdaigle, mais il ne voulait pas. Son père le lui avait dis: « Mon fils, si tu n'es pas à Serpentard il sera inutile de remettre les pieds ici! ». Augustus père avait toujours été dur, froid, peu agréable à vivre. Sa première femme, la mère du jeune Augustus, s'était suicidée tant les pressions psychologiques qu'exerçaient sur elle son mari étaient fortes. Sa seconde femme avait disparus sans laisser de trace et, petit à petit, on évitait de donner en mariage sa fille à Augustus père, sauf si on souhaitait la tuer. On disait…Qu'il touchait à la magie noire et se servait de ses épouses comme des expériences. S'il eu tenté d'agir ainsi pour la troisième, il se retrouva bien mal. Mais passons cet épisode et revenons y plus tard, lorsqu'il sera temps.

Le Choixpeau se posa sur la tête du petit Augustus, qui priait, priait, pour être envoyé à Serpentard. « Tu as soif de connaissance et d'apprentissage, Serdaigle te conviendrait mieux…» Mais le jeune Rookwood ne voulait rien entendre. Il devait aller à Serpentard, comme son ami de toujours, Malefoy, et comme tous les autres enfants nobles qu'il avait fréquenté. Si on l'envoyait ailleurs, il perdait tout. Le Choixpeau sembla soupirer, et envoya l'enfant à Serpentard. Soulagé, il faillit sauter de joie. Un tonnerre d'applaudissement s'éleva de la table vert et argent. Ça y est, Augustus est à Serpentard! Il envoie une lettre à son père, pour l'informer. Il ne reçoit en retour qu'un billet froid avec des félicitations et l'ordre de faire honneur à son nom. Le billet finit dans le feu de la salle commune. Les flammes rongeaient petit à petit le parchemin, sous les yeux brillant du petit brun. Il prit un mouchoir et décida de ne plus y penser. Aucune importance, il ne verrait plus cet homme d'ici Noël…Ou même plus tard s'il réussissait à la jouer finement.

Les années passèrent et le petit Rookwood devint grand. En sixième année, il faisait partie d'une bande de Serpentard, avec Lucius et quelques autres, qui pensaient diriger l'école. Ils traumatisaient les jeunes premières années, faisaient la guerre aux Gryffondor, et Augustus se faisait un plaisir de leurs mettre la raclée au Quidditch, puisqu'il jouait dans l'équipe en tant que batteur. C'est peu avant Noël qu'il reçut une lettre, ou plutôt, un billet:
Fils,
Tu rentreras à Noël pour assister à mon mariage avec Alianora Heargraves, ceci n'est pas négociable.
Une ligne. Une simple ligne. Alianora Heargraves…Ce nom, il le connaissait. Oui! Elle était sortie de Poudlard deux ans auparavant. Comment son père pouvait-il épouser une aussi jeune femme? Augustus en était dégoûté. Il se savait descendant d'un pervers, mais pas à ce point. Surtout que ce devait être un mariage arrangé. Et de fait, s'en était un.

I. Dis moi que l'amour ne s'arrête pas.

Augustus monta les marches menant à l'étage supérieur du Manoir. Il frappa doucement à une porte et une voix féminine l'invita à entrer. Deux jours plutôt, il avait rencontré Alianora, en revenant de Poudlard. C'était une grande brune aux yeux foncés, au teint de porcelaine et à la beauté époustouflante. Rookwood, en la voyant, avait ressentit quelque chose de nouveau, d'incroyable. Il était pourtant sortis avec bien des filles, compagnon de conquête de Lucius Malefoy (note de l'auteur: dédicacée à M. (aa) ) il pouvait se vanter de connaître la gent féminine comme sa poche. Il avait ressentis le désir, la passion, mais jamais ce sentiment qui lui dévorait le cœur. Qu'étais-ce? Augustus n'en savait rien, mais, à chaque fois que son père touchait Alia, à chaque fois qu'il l'embrassait et que la jeune femme semblait…Si résignée, l'héritier Rookwood se sentait envahit d'une colère inexplicable et inexpliquée. « Je veux te parler. » annonça-t-il en refermant la porte derrière lui. « Tu ne peux pas l'épouser, c'est un monstre, il va te détruire avant de te tuer pour de bon et…Je refuse que cela t'arrive. Tu peux encore tout annuler, refuse! » La jeune femme le regarda, une lueur tendre dans le regard. Puis elle baissa les yeux, et soupira. « Je n'ai pas le choix. Mon père l'exige, et je ne peux rien faire contre ça. »
« Il a eu moins trente ans de plus que toi! Il n'est pas bon pour toi je…Ne l'épouse pas! »
« Tu m'aimes, Augustus? » demanda-t-elle alors, coupant court aux protestations du garçon. Il la regarda, interdit, du haut de ses seize ans, presque dix-sept. Il regarda le corps de cette jeune femme, il regarda son beau sourire, son regard envoûtant. Aimer…Alors c'était ça? Il avait eu le coup de foudre, pour elle. Tout s'expliquait, sa colère, tout. « Oui. » souffla-t-il. « Alors prouve le… » Les deux jeunes gens se regardèrent. Une lueur de détermination s'alluma dans les yeux d'Augustus Rookwood junior. Il tourna le dos à celle qu'il aimait et sortit, fermant la porte derrière lui.

*
* *

Il versa l'eau brûlante dans deux tasses et monta dans le bureau de son père. C'était l'heure. Il frappa doucement à la porte, une voix glaciale lui répondit et le toisa d'un œil mauvais. « Je voulais vous parler, j'ai donc dis au domestique que je m'en occupais, père. » Rookwood père grogna mais accepta d'un bref signe de tête. Son fils déposa deux sachet de thé, un pour chacune des tasses. Il souffla doucement et en donna une à son père. Il but une première gorgée. « Je m'excuse de vous déranger en plein travail, je suis conscient que… » Son père lui ordonna d'abréger. « Je suis venu vous annoncer que vous n'épouseriez pas Alianora. Car c'est moi qui l'épouserais, en sortant de Poudlard. » Son père faillit s'étouffer en sirotant son thé. La tasse était déjà à demi vide, il se mit à tousser comme un tuberculeux. « Pour qui te prends-tu espèce de petit… » Le père s'arrêta net dans sa phrase, les yeux écarquillés. Il porta la main à son cœur, et leva les yeux vers son fils. « Je savais que ce serait la seule solution. » murmura le jeune garçon en regardant son père s'écrouler. Il prit sa baguette et fit disparaître les traces du poison dans le thé. « Les moldus aussi, ont mis la mort en bouteille… » murmura Augustus, en conclusion final de ce grand acte. Il regarda plusieurs minutes le corps de son père puis cria, alertant les domestiques, prétextant qu'il s'était écroulé, le cœur sans doute. On l'emmena à l'hôpital mais c'était trop tard. Il était mort. Et Alia était à lui.

Deux ans plus tard, Augustus Rookwood, désormais unique héritier de toute la fortune et du nom de sa famille en dehors de quelques éloignés cousins, sortit de Poudlard. Il obtint ses A.S.P.I.C avec mentions, idem pour ses buses, en dehors de la métamorphose, pour laquelle il avait toujours des notes moyennes. Passionné de botanique et de potions, il avait une certaine fascination pour les poisons et les filtres macabres. Ce qui, sans nul doute, lui servirait plus tard. Il entra au Ministère de la magie, au département des mystère, et devint vite une des fameuses langue-de-plomb. Les années qu'il passa là-bas en tant qu'employé sont tenues secrètes, mais ce ne fut pas toujours une partie de plaisir. Enfin arrivèrent les années plus intéressantes. Enrôlé par Lucius Malefoy, son vieil ami, l'employé du Ministère se retrouva Mangemort, adhérant à la cause de lord Voldemort sans la moindre hésitation. Il avait été élevé dans la haine des moldus et rêvait d'un monde où il ne faudrait plus se cacher. Augustus avait toujours détesté se cacher. L'année où il devint Mangemort fut également celle où il épousa Alianora, qui portait alors son premier bébé mort-né. Devenu comme fou, Rookwood torturait sans cœurs les moldus pour son sombre maître et faisait preuve d'une telle rage, d'une telle fidélité, qu'il fut bientôt parmi le cercle privé du Seigneur des Ténèbres.

Serviteur assidus prêt à tout, même à la mort, pour son maître, il fut l'un des élus devenu immortel. Le secret, même s'il n'en connaît pas les détails, il a juré, sur le serment inviolable, de le garder quoi qu'il en coûte. L'ère des ténèbres prenait place, peu à peu. Et sa femme eu un second bébé, un jeune garçon, qui lui, vivait. Fou de bonheur, Augustus devint un père très protecteur et savait qu'il dévouerait son fils au service du Seigneur des Ténèbres. Alia n'aimait pas de le voir ainsi, plein d'adoration pour Voldemort. Ce fut la seule fois où il leva la main sur elle, lorsqu'elle eu le malheur de dire que tout cela était stupide. Deux ans plus tard elle accoucha d'un second garçon, et ce fut le drame.

Les enfants avaient respectivement sept et cinq ans lorsque leur mère disparut. Difficile, de grandir sans mère, et avec un père à moitié fou…

II. La fin d'un rêve, le début de la solitude.

Lucius Malefoy se tenait au milieu du salon des Rookwood. Triturant sa canne au bout de serpent argenté, il ignorait comment annoncer une si terrible nouvelle à son ami. Comment aimerait-il qu'on le lui annonce? Je préfèrerais qu'on ne me l'annonce pas! se dit Malefoy dans sa tête. Bien. Un domestique avait été chercher Rookwood en haut, qui couchait ses deux enfants. Ne se demandait-il pas où était son épouse? Et bien, pas vraiment, puisqu'ils s'étaient encore disputés un peu plus tôt dans la journée. Il pensait qu'elle était partie faire un tour. De fait, c'est bien ce qu'elle était allée faire…Et c'est la qu'elle avait perdu la vie.
« Il faut que je t'annonce quelque chose. » dit le chef de famille Malefoy une fois que son ami fut descendu, l'air un peu ailleurs. Augustus prêta une attention particulière à Lucius, qu'il n'avait pas l'habitude de voir aussi…Disons, perdu et mal à l'aise. « Parles, tu commences à me faire peur. » Lucius soupira. Il pouvait bien, craindre ses mots, vu ce qu'il allait lui annoncer. « Elle est morte, Augustus. »

Ils se regardèrent tous les deux pendant un long moment, le temps que les paroles du Mangemort fasse le chemin jusqu'au cerveau de l'autre serviteur des ténèbres. Morte? Comment cela morte? Une sorte de détresse vint se peindre sur le visage de Rookwood. Malefoy enchaîna. « Ce sont des moldus. Ils…Avec leurs armes, tu sais? Ils l'ont touché dans la poitrine et elle s'est vidée de son sang sur le trottoir. Ils jurent que c'était un accident, mais le Seigneur des Ténèbres a pensé que tu voudrais les châtier toi-même alors, ils les a gardé. Si tu… » Rookwood tourna le dos à Malefoy et sortit de la pièce une seconde. Il revint, enroulé dans une cape noire pour se protéger du froid hivernal et le suivit. Il comptait sur la nurse pour garder les enfants. Il suivit son ami et transplanèrent ensemble jusqu'à leur quartier général. Cette nuit-là, on entendit des hurlements, de longs hurlements douloureux, encore, et encore, du crépuscule à l'aurore. Puis enfin, ce fut le silence. Rookwood remonta du sous-sol, les jointures en sang, sa chemise tâchée de rouge. Lorsque Dobby descendit pour nettoyer, il trouva le cadavre de deux hommes, figés dans la douleur éternelle, un visage méconnaissable, le corps ravagé par des coups tous plus violent les uns que les autres. Narcissa Malefoy soigna les blessures du sorcier, l'elfe de maison nettoya en songeant, qu'au fond, être un elfe valait mieux qu'être moldu, par les temps qui courent.

III. Nouveau depart.

Le Manoir Jedusor avait subis de nombreuses transformations depuis l'avènement du Seigneur des Ténèbres, et avait à présent tout d'un Manoir d'un digne sorcier pratiquant la magie noire. Protégé par une armada de sortilèges, il était le quartier général des Mangemort. Dans le grand salon, Augustus se tenait droit, la tête humblement baissé devant son maître, qui était perdu dans la contemplation du feu brûlant dans la cheminée, son serpent semblant endormit à ses côtés. « Poudlard est nôtre, à présent. »
« Oui, maître. » En effet depuis quelques temps déjà, l'école était tombée aux mains des Mangemort, après le décès d'Albus Dumbledore, dernier rempart protégeant les élèves de Poudlard. Les nés-moldus avaient été expulsé ou tout simplement tué, les autres repris en main. « La plupart des professeurs étaient des alliés de ce vieux fou. Il me faut des personnes…de confiance, à l'intérieur de ces murs. » Rookwood ne répondit rien à la voix glaciale de son maître. Il attendait. Il savait déjà ce qu'on allait lui demander. Il savait qu'il possédait la confiance du seigneur des ténèbres. Il était l'un de ses élus, il faisait partie de son cercle, il…Etait immortel! Il bénéficiait du savoir de son maître pour vivre éternellement dans ce monde contrôlé par la magie noire, dans ce monde où il se complaisait. « Les poisons…Tu as toujours beaucoup apprécié. » Rookwood ne dit toujours rien. Il n'était pas étonné que le Seigneur des Ténèbres sache ce qu'il avait pu faire auparavant. Son maître savait tout. Et c'est bien pour cela qu'il était maître. « Une question se pose donc. Botanique, ou magie noire? » Lui demandait-il réellement son avis? Non, il devait avoir déjà choisis pour lui…Et Rookwood ne devait pas se tromper dans la réponse. Il ferma les yeux une seconde. « Magie noire, bien entendu, maître. » Il lui sembla voir un sourire satisfait se dessiner sur ses lèvres. « Et sous-directeur donc. Ne me déçois pas, Augustus… » susurra la voix glacée du Seigneur. « Je n'oserais, maître. » répondit humblement le Mangemort avant de se retirer.

Qui aurait cru que ce jeune garçon, qui avait subis les affres de l'amour, du désir, qui avait aimé la vie et avait tourné en sociopathe deviendrait professeur? Personne, pas même lui. Rookwood mit plusieurs jours à digérer cette nouvelle, à s'imaginer en professeur. Il allait enseigner la magie noire à de nouvelles générations de sorcier, avide de connaissance. Et punirait ceux qui oseraient dire du mal de son maître. Augustus sourit à cette idée. Les sortilèges doloris allaient se perdre! « Merci de cette confiance, maître. » pensa alors Rookwood, en préparant ses valises, en route pour le château, sa deuxième maison, l'endroit où il avait vécu ses plus belles années…

Quand à la suite…Et bien…Vous la connaîtrez assez tôt!