Dante entrainait à sa suite la jeune femme au travers de la salle commune, elle avait néanmoins prit le temps de mettre de l'ordre dans ses parchemins et autres livres avant de partir, mais pas un instant le Serdaigle n'avait lâché cette main... Il lui avait fallu près de six ans pour la tenir et il ne comptait pas laisser échapper un seul moment avec Naomi, d'autant qu'il n'était pas certain d'avoir l'occasion d'en partager d'autres avec la belle. Plus il pensait à son plan et plus il ne voyait qu'une issue tragique à sa démarche, les habitants de la forêt ne verraient en lui que le fils d'un mangemort, un ennemi à abattre et ce serait si facile pour eux... Mais il ne fallait pas qu'il peigne son esprit de noir pour le moment, l'instant était à la réjouissance, il était avec Naomi, la seule fille qui avait véritablement su conquérir son cœur, le hanter et elle avait accepter son invitation... La jeune femme le tira d'ailleurs très vite de ses sombres pensées en lui faisant remarquer qu'ils allaient devenir malgré eux le centre des commérages à venir. Cela fit sourire Dante d'autant qu'il avait dans l'idée que ce sujet serait très vite submergé par un autre beaucoup plus important si son projet aboutissait. Naomi avait l'air tout autant amusée que chagriné, ou peut être blasée par cette observation. Bien évidemment le jeune homme n'avait aucune idée de ce qui se disait sur son compte parmi les filles de sa Maison et ne percevait que très approximativement l'ennui qu'elles allaient causer à Naomi lorsqu'elle serait de retour dans son dortoir. Intéressé uniquement par ses propres pensées et son attirance pour la jeune femme, il porta la main de celle-ci à ses lèvres pour y déposer un baiser.

- Laisse les donc dire ce qu'ils veulent... je suis certain qu'ils auront vite fait de se rabattre sur un autre sujet sous peu, il ne faut pas y porter attention... ce serait leur donner plus d'importance qu'ils n'en ont... Son ton était posé et calme, il ne voyait vraiment pas en quoi son ouverture à la jeune femme devrait être un sujet de conversation, c'est donc le plus simplement du monde qu'il entraina Naomi à sa suite et qu'ils quittèrent la pièce, Arès se pavanant comme un paon sur son épaule.

Mais l'oiseau quitta bien vite son maitre pour voler plusieurs mètres devant les deux jeunes gens, parcourant le chemin jusqu'au passage secret afin de les prévenir si jamais la voie devenait dangereuse du fait de la présence d'un enseignant ou d'un fantôme soumis à la direction. Il volait aussi haut que possible, frôlant le plafond afin de se confondre avec lui dans la pénombre. Dante connaissait tous les recoins ou alcôves secrètes où il était possible de se cacher au cas où un intrus arpentait les couloirs. Ils n'avaient pas parcouru plus de vingt mètres lorsqu'il vit Arès fondre vers eux, quittant le plafond à leur encontre, le jeune homme effectua une volte rapide saisissant de la main gauche le pan d'une tapisserie cachant une petite alcôve et dans le même mouvement il y fit entrer Naomi et lui même. La lourde tapisserie se rabattit sur eux dans un souffle. Son cœur battait à tout rompre, il pouvait à proprement parler entendre les pulsations de son sang à ses oreilles. Il avait porté son index devant ses lèvres pour indiquer à la jeune femme de garder le silence. Il savait qu'Arès lui ferait savoir lorsque la voie serait de nouveau claire.

Il eu d'ailleurs beaucoup de mal à retenir un rire en se voyant, lui et Naomi, ainsi cloîtré dans un espace réduit. Il se pencha sur elle et le plus bas possible parla dans un souffle. - Je n'avais pas pensé que notre trajet serait à ce point amusant... Il devient dangereux de vouloir boire un verre en galante compagnie dernièrement... Penché comme il l'était il ne pouvait ne pas sentir, respirer le parfum de la jeune femme et cela le troubla un instant, si bien qu'il faillit ne pas entendre le léger croassement de son corbeau... le voulait-il réellement du reste, que ce moment s'évanouisse ?