« BEHIND THE MASK » ● Profession: élève. ● Appartenance: – Dark Side ● Carnet Relationnel:
Sujet: hide&seek. words only. TOM.CORNELIUS.B. Dim 15 Aoû - 12:56
T. Cornelius I. Blacklaw & Calysto N. Malefoy
hide and seek. words only.
« Courir sans cesse, ne jamais se rendre, jusqu'à ne plus sentir ses jambes. » Le crépuscule emportait une journée dans ses ténèbres. Une de plus. La noirceur du paysage ne faisait que amplifier l'éclat de mes cheveux blonds, qui restaient l'une des seules choses visible en cet soirée sombre d'octobre. Le ciel s'ouvrait, laissant échapper, l'espace d'un instant, quelques éclairs d'une lueur éblouissante. J'étais épuisée. Je n'avais pas la moindre idée de la raison qui me poussait à ne pas arrêter de faire fonctionner mes jambes, à ne pas m'arrêter de parcourir à vive allure la lisière de la forêt. Pratiquer une quelconque activité physique ou intellectuelle me permettait de m'évader, quelques minutes durant, loin de la sombre pièce close qu'était mon esprit. Mes pensées parvenaient à s'envoler, à se décrocher de mon âme. Plus rien, un vide total. Loin des regards, j'avais quitté la Grande Salle dans laquelle le diner avait été servi, bien en avance. Personne n'avait dû le remarquer. Cinq minutes à peine, dans l'atmosphère étouffante où régnait une musique ignoble jouée par les conversations d'une centaine d'élève, ainsi que par les cliquetis innombrables des couverts et du reste de la vaisselle. Cinq minutes de trop. Coincée dans mon monde, ma bulle, je suffoquais.
J'aurais aimé pleurer, hurler ma rage, m'effondrer au sol, dans un bruit sourd, ne plus me relever, jamais. C'est l'attitude de la tête haute que j'avais adopté, respectant l'entière noblesse que mon rang de sang-pur et fille de mangemorts immortels m'imposait. J'avais tout d'une jeune femme équilibrée, fière et digne de sa descendance, mais je ne tenais même plus sur mes jambes, mon squelette semblait se décomposer à vue d'œil, mon envie de continuer dans cette voie flanchait. Avais-je déjà seulement rêvé de la vie que je menais aujourd'hui? Non, pas à mon souvenir. Quelques goutes de sueurs perlaient sur mon front, sans que je prenne la peine de m'en soucier. Short moulant, baskets, T-Shirt, je n'avais pas l'habitude de ce genre d'accoutrement. Personne ne devait me voir. Personne ne me verrait. Sans que j'en connaisse la cause, ma tête commençait à tourner. Machinalement, tentant de reprendre quelques forces, je m'arrêtais, n'ayant pas très envie de faire un malaise juste devant la forêt interdite.
Mon tour avait marché, je ne pensais plus à quoi que ce soit, mis à part à ma respiration saccadée, qui pouvait s'entendre à dix mètre à la ronde. Pensant que les autres élèves auraient bientôt terminé de dîner, j'entrepris d'aller prendre une douche, de me changer, et de me poser calmement dans ma Salle commune, comme tout les soirs. Gagnant le Parc, je fus en quelques minutes dans les couloirs. Mes pas me menèrent aux cachots, jusqu'au repère de nous, les joyeux Serpentards. Une bonne douche froide m'attendait, que je ne pouvais bien évidemment par refuser, étant donné l'extrême chaleur qui émanait de mon corps tout entier. Une fois terminée, je me surpris à ne pas encore avoir pensé, à tout et à rien, chose qui finissait par me faire me renfrogner, ce qui rendait toute communication extérieure impossible. Mes remèdes semblaient fonctionner, à mon plus grand plaisir. En vitesse, devant le miroir de mon dortoir, je mis en place mes cheveux blonds, et enfilais des sous vêtements, un jean et un top pris au hasard.
Alors que je sortais du dortoir, un sac à main contenant certaines de mes affaires, en main, j'entendais déjà le brouhaha produit par des élèves revenus de la Grande Salle. Comme j'avais l'habitude de le faire, j'adoptais une mine froide, de la fille qui ne désire pas être dérangée, avant de m'installer sur une table ronde isolée par rapport aux fauteuils de cuirs au milieu de la pièce. Je pouvais espérer avoir ne serai-ce qu'une once de tranquillité dans cet endroit. Je sortis de mon sac un morceau de parchemin, une plume, et de l'encre. Je pensais à écrire à mon père, ce que je faisais plus d'une fois par semaine. D'une écriture fine et penchée, je débutais par; Cher Papa,
Que lui dire? Je n'en peux plus de cette vie que je mène, rien ne me plait, je n'arrive plus à sourire, à faire semblant d'être celle que tu veux que je sois? Je n'en avais pas le courage... Je bloquais. Contemplant la feuille de parchemin sans réellement la voir, je restais ainsi durant quelques minutes, avant de bouger enfin, en froissant la morceau au creux de la paume de ma main. Fouillant dans mon sac pour la seconde fois, j'en sortis un petit livre, dont la couverture était faite d'un cuir noire, sans aucunes inscription. C'était mon journal, et pas n'importe lequel. Lorsque j'écrivais, l'encre s'effaçait au fur et à mesure, laissant place à un garçon inconnu qui me répondait, me conseillait, et se confiait parfois à son tour. C'était réellement étrange.
Journal, mon beau journal,
Qui que tu sois, réel ou non, me confier par l'intermédiaire de cet ouvrage me fait énormément de bien. Je n'ai plus l'impression de lancer des appels de détresses dans un cahier idiot, sans que quiconque ne puisse les entendre. Tu es là maintenant, là pour moi. De plus, je n'ai aucunement l'impression de jouer un jeu dangereux, auquel je pourrais me brûler, en confiant mes secrets à une personne en chair et en os, qui aurait la possibilité de dévoiler mes paroles à certaines personnes mal intentionnées. Je sais que tu existes, au fond de moi, et ne pas connaitre ton identité me rassure, d'autant plus que tu ne connais pas la mienne en retour. Je n'ai donc pas de remords à t'expliquer ma journée.
Ce matin, lorsque je me suis réveillée, j'avais une énorme boule, juste au fond de mon ventre. Ces derniers temps, mes rêves se changent en cauchemars, et ces derniers semblent me suivre tout au long de mes journées. Je n'aime plus le monde dans lequel je vis, j'ai la nette impression de tricher, de ne faire que jouer à un jeu que je déteste, et qui pourtant m'est nécessaire, celui des apparences. Les autres me voient telles que je ne suis pas, et je me demande s'il pensent vraiment que je ne suis que ce que je laisse paraitre. J'aimerais qu'ils voient clair dans mon petit jeu, malheureusement ce n'est pas le cas. Et je ne peux pas changer qui je suis aujourd'hui, j'ai promis. Je ne risquerai jamais de rompre cette promesse, mais elle m'achève, chaque jour un peu plus.
Je levais ma plume, attendant que l'encre disparaisse, comme toujours. L'autre personne, qui me répondait, me procurait une sensation étrange, comme si je n'étais plus si seule. Il ne me restait plus qu'à attendre, que ce mystérieux inconnu reçoive mon message, et je priais pour qu'il réponde au plus vite.
T. Cornelius I. Blacklaw Who said that the Devil cannot be a snake ?
♣ Credit : Peppermint. (c) ♣ Parchemins Enregistrés : 114 ♣ Where are you ? : I'll be behind you, 'love. ♣ Sortilège ‒ Potion Fétiche : Sectumsempra ‒ Veritaserum ♣ Character Age : Eighteen years old.
« BEHIND THE MASK » ● Profession: Slytherin's Student – Heir of his Lordship. ● Appartenance: – Dark Side ● Carnet Relationnel:
Ce soir-là, le jeune préfet prit la noble décision de se réfugier entre les étroits murs de la grande Bibliothèque du château. Il adorait particulièrement passer du temps en ce lieu reculé de tous. Peu d’élèves s’y rendaient. Et certainement pas à cette heure tardive, ou la plupart des étudiants se retrouvaient sans doute dans la Grande Salle, pour le souper. Il était seul. Dans ce vaste endroit. Toute la Bibliothèque pour lui tout seul. Cette pensée le fit négligemment sourire, tandis qu’il haussa ses frêles épaules, et se faufila entre deux immenses rangées bombées de livres en tous genres. Les couvertures colorées, et vieilles l’intriguaient. Si le jeune homme s’écoutait, il les prendrait tous, et les jetteraient sur une table ronde en bois vernis. Juste pour le plaisir de les avoir assemblés là, pour lui.
Tom Cornelius Blacklaw n’avait pas faim, aujourd’hui. Ce matin, il se rendit de force dans la Grande Salle, parce que Galen, son meilleur ami, l’y avait poussé, enjoué, comme à son habitude. Il aimait le matin. Tom, lui, fit un gros effort pour ne pas montrer son désarroi à l’idée de s’installer sur le banc, au milieu de tous ces élèves, affamés, les yeux encore bouffies et rougis par les éclats du soleil les ayant aveuglés à l’aube. Tous fatigués. Exténués, et excédés. Le Slytherin jaugea son assiette, remplie d’œufs, d’haricots blancs avec une sauce légère, de saucisses brunâtres et de quelques tranches de bacon bien dorés d’un drôle d’air. Il ne prit pas même la peine de goûter à quoi que ce soit. Cette vue lui donnait, au fond, la nausée. Cela était chose rare de le voir manger, le matin. Tom n’avait généralement pas faim, à cette heure. Il ne petit-déjeuner quasiment jamais, et ce, depuis sa plus tendre enfance. Une enfance perturbée, songea-t-il, mauvaisement. Petit, le brun avait prit la sainte habitude de faire la grasse-matinée, il avait parfois envie de dévorer un beau breakfast typiquement anglais, mais – il se retenait, et prenait sur lui. Parce que le sorcier savait, qu’à chaque fois qu’il descendrait aux cuisines, dans le grand manoir familial, si tôt, il croiserait le visage rougit de sa mère. Ses yeux si beaux, et couverts de larmes. Signe que son père s’était bien occupé d’elle, durant la nuit. A lui crier dessus, à la frapper, inlassablement. C’est pourquoi, cette bonne vieille habitude perdura, année après année. Et plus jamais Cornelius Blacklaw n’eut l’audace de descendre pour le petit-déjeuner. Même à Hogwarts. Loin de ses parents. De cette figure d’autorité bancale, froide, autoritaire. Sinistre ombre encapuchonnée. Despote. Malveillant.
Un soupir plus tard, le préfet s’appuya sur les bords de la table, et quitta cette dernière, définitivement. Sans un regard en arrière, pour les quelques condisciples de sa maison, qui le scrutaient comme s’ils le voyaient pour la première fois de leur vie. Galen ne prit pas même la peine de le retenir, par l’avant-bras. Il avait lu la lueur brillant dans le fond de ces pupilles noirâtres et mélancoliques. Cornelius avait besoin de calme. De solitude. Et il connaissait l’endroit parfait pour cela. Où ni les lumières aveuglantes de la Grande Salle, et ni les échos, éclats de voix, ou sifflements des autres élèves ne le dérangeraient. La Bibliothèque. Un lieu sacré. Réclamant une bonne dose de silence. Etroitement surveillé par la bibliothécaire. Une dame à l’allure sévère. Aux lèvres pincées, et aux lunettes en demi-lunes. Cette vision lui fit étrangement penser au feu Albus Dumbledore. Le pire ennemi de son paternel.
Installé sur un banc, il jeta un discret regard vers le comptoir, où se postait généralement la bibliothécaire en question. Curieux. Personne. Elle avait dut s’absenter, temporairement. Parfait. Il aurait le calme le plus absolu du monde. S’emparant de son vieux sac en bandoulière, une de ses mains sembla chercher quelque chose en particulier, à l’intérieur. Il en extirpa le précieux journal. Son journal. Pas un journal comme tous les autres, non, non. Un journal qui lui parlerait. Ensorcelé. A vrai dire, il y en avait deux. Les jumeaux. L’un des deux était en la possession d’une fille ; dont il ignorait le nom, absolument tout. Excepté les odieux et embarrassants détails de sa vie, qu’elle lui contait, chaque jour. Tom aussi, lui parlait. En toute sécurité. Car au fond – ignorant l’identité de leur correspondant. Il n’y avait aucun risque. N’est-ce-pas ?
Ouvrant le livre, à la première page, il saisit une petite bouteille d’encre noire, importée de Chine. Puis une plume d’aigle, grisâtre, aux reflets cuivrés. C’est en trempant le bout de cette longue et scintillante plume dans le pot d’encre, de manière à écrire ; que petit à petit, des mots apparurent sur le parchemin vierge, et jaunis. Sa correspondante lui parlait. Il sourit, malgré lui. Toujours à l’heure.
Journal, mon beau journal,
Qui que tu sois, réel ou non, me confier par l'intermédiaire de cet ouvrage me fait énormément de bien. Je n'ai plus l'impression de lancer des appels de détresses dans un cahier idiot, sans que quiconque ne puisse les entendre. Tu es là maintenant, là pour moi. De plus, je n'ai aucunement l'impression de jouer un jeu dangereux, auquel je pourrais me brûler, en confiant mes secrets à une personne en chair et en os, qui aurait la possibilité de dévoiler mes paroles à certaines personnes mal intentionnées. Je sais que tu existes, au fond de moi, et ne pas connaitre ton identité me rassure, d'autant plus que tu ne connais pas la mienne en retour. Je n'ai donc pas de remords à t'expliquer ma journée.
Ce matin, lorsque je me suis réveillée, j'avais une énorme boule, juste au fond de mon ventre. Ces derniers temps, mes rêves se changent en cauchemars, et ces derniers semblent me suivre tout au long de mes journées. Je n'aime plus le monde dans lequel je vis, j'ai la nette impression de tricher, de ne faire que jouer à un jeu que je déteste, et qui pourtant m'est nécessaire, celui des apparences. Les autres me voient telles que je ne suis pas, et je me demande s'il pensent vraiment que je ne suis que ce que je laisse paraitre. J'aimerais qu'ils voient clair dans mon petit jeu, malheureusement ce n'est pas le cas. Et je ne peux pas changer qui je suis aujourd'hui, j'ai promis. Je ne risquerai jamais de rompre cette promesse, mais elle m'achève, chaque jour un peu plus.
Tom pencha sa tête vers la droite, et saisit sa joue gauche, dans sa main. Comme voulant un appui, craignant que sa figure ne daigne retomber sur le petit manuscrit. Il comprenait, et ce, depuis un bon moment, la difficulté de la tâche que s’imposait sa correspondante. Il la conseillait, bien souvent. Conscient lui aussi, de jouer un rôle. Ils se ressemblaient. Cornelius essayait d’être le digne héritier de son géniteur, tout en rêvant secrètement, de le voir disparaître. Il était hypocrite, envers tout son petit groupe. Et lorsqu’entre ses lèvres minces et pâles, s’échappaient des mots, des déclarations, telles que « Je reprendrais le flambeau de mon père. » il devait à chaque fois, se mordre la lèvre supérieure. Conscient de son odieux mensonge.
Saisissant sa plume avec fermeté, il se mit à écrire. A son tour.
« Ma chère correspondante anonyme,
Je comprends parfaitement le fond de ta pensée, je trouve cela troublant, aussi. De se confier aussi facilement, auprès d’un journal, et ignorer nos identités réciproques, à ce petit quelque chose, de rassurant. Tu n’as rien à craindre. Tu peux te confier à moi. Je ne mentirais pas en disant être quelqu’un de confiance. A ton écoute.
J’apprécie beaucoup t’entendre me raconter tes moindres maux, et j’ose espérer, que mes conseils te permettront de sortir ta tête du gouffre.
Jouer un rôle – c’est un art. Nous nous ressemblons sur ce fait. Moi-même je me plais à jouer cette identité, à mentir, à nier certaines envies, et désirs qui me prennent. A être ce que je ne suis pas. Tu n’es pas la seule. C’est difficile, de s’y tenir, fermement. Mais tu me semble courageuse, tu peux y arriver, et ainsi respecter ta promesse.
Mais je me demande, pourquoi ressens-tu aujourd’hui, en particulier, cette envie de tout abandonner ? Tu as peur du regard des autres ? Si tu ne peux te permettre d’être toi-même – essaye de l’être pour une tierce personne. Cela apaisera ton fardeau. Crois-moi. »
Il lâcha sa plume un petit moment, et regarda l’encre se dissiper au fur et à mesure, pour disparaître complètement, sous ses iris assombris. Elle lui répondrait – il l’espérait. Activement.
Depuis l'endroit où j'étais, j'observais discrètement les quelques élèves réunis, par groupe de trois ou quatre, en plein milieu de la salle commune. Certains gamins de première année riaient aux éclats, tandis qu'ils étaient observé d'un regard mauvais par leur plus vieux camarades. En un sens, je les enviais, ces jeunes, à n'avoir peur de rien, à ne pas encore avoir eu affaire au mal, ni à la peine de ne pas savoir ce que sa vie aurait pu être s'ils étaient nés autre part, dans d'autres conditions, dans une autre famille. Tous, sans exception, ici, ils venaient d'une famille respectable, jugée assez importante pour que le Maitre Absolu leur offre sa grâce, et son immortalité qui plus ait. Un jour, tout ceux réunis ici, devraient suivre les traces de leurs parents, marcher sur leurs pas, suivre à la lettre leur indication, qui, à la longue, leur créerait un avenir digne de ce nom, aux côtés du Dark Lord. Bien sur, certains rebelles, devaient bel et bien se trouver parmi cette pièce. Je n'en faisait pas partie. D'un côté, je sentais que j'avais d'autres idées que celles de mon père pour moi, mais d'un autre côté, je savais que jamais je n'oserais me dresser devant son autorité, jamais je ne lui ferais la honte de lui résister, de le trahir. Jamais. Alors pourquoi vivais-je avec ce mal de vivre, bien ancré au plus profond de moi, qui, chaque jour un peu plus, me dictait quelques phrases dans ma tête commençant par « et si... ? ». Il fallait que cela s'arrête, je devais arrêter de me demander ce qu'aurait été ma vie sans mon père, ce qu'aurait été mon existence si l'on ne m'avait pas dicté à la lettre qui être, quoi penser.
Bravo, je recommençais à penser, ce que je n'aurais pas dû faire. Idiote. Le meilleur dans tout ça, et par ça, je veux parler du fameux et merveilleux désordre présent dans ma tête, c'est qu'il me semblait que je ne vivais que pour mon père, uniquement pour lui. Les règles qu'il m'avait ordonné de suivre, d'une manière plutôt douce, certes, mais tout de même autoritaire dans le fond, fonctionnaient toujours. Tiens-toi droite. Ne baisse les yeux devant personne. Ne parles pas à une grande personne respectable sans que l'on ne t'y ais invitée. Ne te plains jamais. Sois attentive. Bla, bla, bla. Et j'en passe. Les Malefoy en avaient tant, des règles, comme ça, à respecter. Pourtant je les connaissais toutes, sur le bout des doigts. Et, lorsque je me trouvais sur le point d'en enfreindre une, ou alors que j'en ai la possibilité sans même le vouloir vraiment, sa voix résonnait dans ma tête. Je l'entendais encore, me dictant ce que je devais faire. Depuis toujours, il en est ainsi. Il fait partie de moi, à part entière. Je me demandais même s'il une partie de lui n'était pas greffée à mon cerveau... En un sens, sans lui, j'avais peur. Bien trop peur. La perpétuelle impression qu'il était à mes côtés, près à me serrer dans ses bras à la moindre faiblesse de ma part, me réconfortait. Je ne pouvais pas vivre sans lui. Il était ma raison de rester en ce monde, d'ailleurs.
Poussant un faible soupir, je recommençais à observer le journal. Je ne savais même pas d'où il venait, uniquement que, un jour, j'avais vu pour la première fois son étrange couverture, dotée d'aucune inscription. Rien du tout. Uniquement des tas de pages vierges. Et lorsque j'avais commencé à me confier dans celles-ci, quelqu'un m'avait répondu. Un inconnu. Mes yeux perdus dans le vague, n'observant rien de particulier, s'éblouirent lorsque je vis l'écriture que j'aimais tant me répondre, à son tour. Cela se produisait à chaque fois. Quasiment la même heure, tout les jours. Je sortais ma plume, ce petit cahier, et je commençais de lui écrire. Comme toujours, il me répondait, quelques minutes après. J'adorais cette petite habitude, j'aurais aimé de jamais devoir l'abandonner.
« Ma chère correspondante anonyme,
Je comprends parfaitement le fond de ta pensée, je trouve cela troublant, aussi. De se confier aussi facilement, auprès d’un journal, et ignorer nos identités réciproques, à ce petit quelque chose, de rassurant. Tu n’as rien à craindre. Tu peux te confier à moi. Je ne mentirais pas en disant être quelqu’un de confiance. A ton écoute.
J’apprécie beaucoup t’entendre me raconter tes moindres maux, et j’ose espérer, que mes conseils te permettront de sortir ta tête du gouffre.
Jouer un rôle – c’est un art. Nous nous ressemblons sur ce fait. Moi-même je me plais à jouer cette identité, à mentir, à nier certaines envies, et désirs qui me prennent. A être ce que je ne suis pas. Tu n’es pas la seule. C’est difficile, de s’y tenir, fermement. Mais tu me semble courageuse, tu peux y arriver, et ainsi respecter ta promesse.
Mais je me demande, pourquoi ressens-tu aujourd’hui, en particulier, cette envie de tout abandonner ? Tu as peur du regard des autres ? Si tu ne peux te permettre d’être toi-même – essaye de l’être pour une tierce personne. Cela apaisera ton fardeau. Crois-moi. »
Qu'il me comprenne me soulageais, au plus haut point. Enfin une personne avec laquelle je pouvais exprimer la complexité de mes sentiments. Sans plus attendre, voyant que la belle écriture de mon anonyme disparaissait, je plongeais ma plume dans l'ancre, et écrit.
Il est clair que c'est étrange, de se confier ainsi à un inconnu, mais en même temps cela me soulage. Visiblement, mes petits problèmes ne semblent pas t'embêter, et j'en suis heureuse.
En un sens, je suis bien contente que tu me comprennes, mais d'un autre côté, je suis également peinée pour toi, je sais combien il est difficile de se perdre entre ce que les autres attendent de nous, et ce que nous sommes vraiment. Jouer un rôle... Quelle horreur. Moi-même, souvent, je me surprend à faire certaines choses qui ne font pas réellement partie de mes volontés, mais plutôt celles de la personne à qui j'ai fait cette promesse. Appelons-le Dady-Dray.
Je l'aime, ce Dady-Dray, plus que tout au monde, même plus que ma vie. Je ferais tout pour lui, même si je sens parfois que c'est par pur égoïsme qu'il a fait de moi son parfait petit soldat, qu'il m'a créée à son image. Tu me demandes pourquoi je ressens cet envie de tout abandonner? Je ne sais pas, au fil des années, je pense que la pression devient trop grande. Tu dis que je suis courageuse... Peut-être, d'une certaine manière. Néanmoins, je sais parfaitement que jamais je n'oserai abandonner. Ma promesse m'en empêche. Celle que je suis m'en empêche. IL m'en empêche. Mon amour est trop grand pour cet homme, son égoïsme a souvent été masquée dans mon esprit par ma grande générosité envers lui.
L'être pour une tierce personne? J'aimerais pouvoir. Parfois j'ai l'impression d'être autorisée à être moi-même en présence de Dady-Dray, mais ce bonheur est de courte durée, malheureusement. Et je n'ai personne d'autre. Aucuns vrais amis, en quelque sorte.
J'ai mes raison d'endosser un masque, de vérifier minutieusement chacune de mes paroles, chacun de mes gestes, et tu les connais ces raisons. Mais toi, ô, oui, toi, mon bel inconnu, quelles sont tes raisons? Quoi donc -ou peut-être qui- t'empêche t-il d'être toi-même? Tu sais que tu peux tout me dire.
Évidemment qu'il pouvait tout me dire, absolument tout.
Spoiler:
J'ai inclus « Dady-Dray » dans ce que j'ai écrit, et ce pourrait être une des raisons qui lui permettrait de découvrir qui elle est. Je m'explique. Une situation du genre, Caly' est dans la salle commune, Cornelius aussi, et une amie de Caly lui demande ce qu'elle faisait, elle dit qu'elle écrivait à Dady-Dray, donc sous entendu son père, et là Cornélius pourrait comprendre, et en le faisant exprès lui sortirait une phrase dont ils sont tout les deux auteurs ( à définir laquelle bien sur ^^ ), et à son tour Caly' comprendrait ^-^. Bref, dis-moi ce que tu en pense, mais ce n'est qu'une idée, bien sur (:
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